La faïence
La faïence est une argile façonnée puis plongée dans un bain d’émail à base d’étain, appelé émail stannifère. Ce revêtement assure aux objets une meilleure imperméabilité. Par ailleurs l’étain, en cuisant, donne à l’émail une couleur blanche sur laquelle les artistes peuvent réaliser des décors variés. Les pièces sont moins fortes, moins dures, moins denses et plus poreuses que les grès ou les porcelaines. Elles absorbent ainsi plus facilement les liquides que les autres céramiques. En raison de sa porosité naturelle, un vernis doit être appliqué sur les faïences pour la rendre imperméable.
Les types de faïences
Les faïences sont dites de :
- « Grand feu » lorsque le décor est posé, après une cuisson « au dégourdi » (précuisson), directement sur l'émail stannifère (blanc opaque) pulvérulent qui l'absorbe, sans espoir de correction. Les couleurs sont produites par des oxydes métalliques et limitées à cinq (bleu de cobalt le plus utilisé, brun-violet, rouge, vert, jaune). Les pièces subissent ensuite une cuisson définitive.
- « Petit feu » (fin du XVIIe siècle) : le décor est posé sur l'émail stannifère cuit. Il est plus facile à poser et les couleurs plus délicates (rose, or, vert clair) car la cuisson définitive sera moins élevée.
- « Faïence fine », technique d'origine anglaise : sur une pâte très fine et blanche, le décor est recouvert d'un vernis plombifère (transparent). Il existe différentes compositions de la pâte.
La peinture sur faïence
Après façonnage et cuisson à 1000°, le biscuit de faïence est plongé dans un bain d'émail composé d'oxydes d'étain et de plomb broyés et délayés dans l'eau. Ce revêtement assure une meilleure imperméabilité.
Une fois la pièce sèche, la décoration peut commencer. Le peintre sur faïence pose des colorants de "grand feu", mélangés à l'eau sur la glaçure cru ou des oxydes de petit feu ou mélangés à l'essence de térébenthine sur la glaçure cuite.
La pâte de la faïence et la glaçure cuisent entre 900° et 1150°. La dernière cuisson permet à l'émail et aux couleurs de fusionner et de rendre le brillant et l'éclat des couleurs.
Une des plus communes et anciennes techniques utilisées en céramique
L’émail stannifère opaque fut découvert en Mésopotamie vers le IXe siècle après J-C.
Via l’Afrique du Nord, cette technique fut véhiculée par les musulmans jusqu’en Espagne, où l’on produisit des faïences dès les XIe et XIIe siècles.
De l’Espagne, cette technique passa en France (par le biais des pavements) et surtout en Italie où les princes de la Renaissance italienne rivalisèrent entre eux pour avoir la plus belle fabrique de majolique. Le mot faïence trouve son origine dans le nom de la ville italienne de Faenza. L’influence italienne fut très importante tout au long du XVIe siècle par le biais des échanges artistiques eux-mêmes favorisés par les échanges commerciaux. La technique de la faïence se répandit ainsi dans toute l’Europe.
Le XVIIe siècle vit l’émergence du rôle de Delft en Hollande, elle-même héritière de l’Italie.
Les siècles suivants marquent l’épanouissement des manufactures de faïences en France.