Le grès
Le grès est une céramique constituée d’une terre argileuse, à forte teneur de silice, appelée « argile grésante ». Parfois l'ajout d'un dégraissant (sable) est nécessaire pour en diminuer la plasticité.
Leur cuisson à très haute température (1 280° C) les vitrifie et les rend imperméables. Cette terre cuite est classée (comme la porcelaine) dans la catégorie des hautes températures et des pâtes vitrifiées. En effet, la terre arrive au point limite de la vitrification. Le grès reste donc opaque mais la chaleur intense lui donne une texture très serrée qui le rend imperméable. Les grès sont donc différents des poteries et des faïences, ils n'ont pas besoin d'un émail pour être étanches. Mais ils sont également différents des porcelaines blanches et transparentes car leur texture est opaque et colorée généralement grise ou marron.
Les grès peuvent être mats ou brillants. La glaçure caractéristique du grès est obtenue par projection de sel marin au cours de la cuisson. Le sel réagit avec la silice de la pâte et donne une fine couche de vernis.
La technique de l’émaillage par trempage de l’objet avant cuisson dans une couverte à base de feldspath et d’oxydes colorants supportant une cuisson à haute température fait la beauté des grès d’Extrême-Orient et des productions modernes.
La qualité de l’émail dont les couleurs varient avec la cuisson n'a cessé de passionner les potiers. Les cuissons au bois, conduites souvent en atmosphère réductrice, donnent des couvertes mates ou brillantes aux multiples aspects.
Le décor
Le décor des grès est généralement constitué de motifs en relief (personnages, arcatures, grotesques…) obtenus par moletage ou par collage d'éléments moulés ou modelés. Les motifs peuvent également être estampés (grès du Beauvaisis au 16e siècle). La couleur du décor est généralement le bleu cobalt, seul oxyde supportant la cuisson à haute température. La beauté de certains grès ne tient qu’à leur couverte obtenue par des oxydes métalliques qui leur donnent des tonalités variées.
Cette technique fut mise au point en Chine. En Europe, il semble que les débuts du grès remontent à la fin de l’époque médiévale, en Allemagne.
Au XVIIe siècle, le développement de la faïence et de la porcelaine concourut à un abandon relatif du grès qui connut cependant un regain de faveur à partir du XIXe siècle.